Une collection de planisphères modernes et originaux, inspirés de 12 projections réelles de la terre ! La tête en haut, la tête en bas, l’Antarctique au centre, en forme de cœur ou de ballon de rugby… Toutes ces représentations existent vraiment ! 

 

Découvrez le point de vue de l'artiste 

 

Avec « Tout est une question de point de vue », j’ai voulu interroger nos certitudes et nos interprétations.

Les 12 projections de la terre sont toutes scientifiquement validées et il n’y en a pas une, plus vraie que les autres. Même pas la projection Mercator, celle à laquelle nous sommes les plus habitué.e.s et que j’ai délibérément mise dans un coin.

Ce qui change d’une projection à l’autre, c’est uniquement ce qu’on a voulu mettre en avant : quel continent/océan est au centre ? est ce que l’on préfère reproduire fidèlement les distances, les surfaces ou les angles ?  On peut classer les différentes projections selon l’aspect qu’elle concernent le mieux. Si l’un des aspect est conservé, les deux autres seront déformés. Les projection équivalentes conservent localement les surfaces, les projections conformes conservent localement les angles et les projection équidistantes conservent les distances sur les méridiens.

Je trouve assez fascinant que la projection Mercator ait pris quasiment toute la place dans l’imaginaire collectif occidental. Comme si elle était devenue l’unique représentation de la Terre. On oublierait presque que c’est une représentation et que la terre n’est pas plate. On oublierait presque que les distances et les surfaces y sont déformées et que l’Europe n’est pas arrivée au centre par hasard.

Si on a pris l’habitude de regarder la Terre sous cet angle et qu’on oublie qu’il en existe d’autres, est qu’on fait pareil avec d’autres images, d’autres idées, d’autres questions ?

J’ai vécu plusieurs années à à l’étranger, Chili, Espagne, Madagascar et c’est là-bas que la question des points de vue a commencé à émerger. En découvrant leur histoire et surtout leur version de l’histoire mondiale, j’ai pris conscience que leurs récits comme les nôtres sont teintés différemment. Même en essayant d’être les plus objectifs possibles, l’Histoire n’est jamais neutre, comme la cartographie.

J’ai travaillé un style épuré et moderne avec des motifs d’encre noire qui m’évoquent de veilles cartes tracées à la main. Je voulais que le tableau soit d’abord agréable à regarder avant de questionner.
Si le thème de cette série était dans un coin de ma tête depuis des années et a murit lentement, sa forme finale m’est apparue soudainement. J’ai travaillé sur une tablette graphique car j’avais envie de rester dans l’élan et de donner forme à cette idée rapidement.

Sur l’affiche, les 12 projections se côtoient sans délimitations entre les unes et les autres. Le blanc qui représente les océans, s’étend sur toute la page et fait ressortir les différences de forme. Au contraire, sur les formats individuels j’ai conservé la ligne de démarcation de la carte comme un trait découpe, pour mettre en avant la variété des différences entres les projections. Certaines sont en forme de rectangle, de carré, de double cercle, de cône aplati ou même de cœur !

 

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